Les conséquences de la vulvodynie touchent divers aspects de la vie des personnes ayant cette pathologie. Les impacts de cette pathologie ne sont pas seulement d’ordre sexuel ou conjugal, ils touchent aussi l’estime personnelle, la vie sociale et même la vie professionnelle. La vulvodynie qui est une douleur chronique au niveau de la vulve n’est pourtant pas incurable. Il est tout à fait possible de se faire soigner et accompagner pour prétendre à une meilleure qualité de vie. On en parle.
Qu’est ce que la vulvodynie ?
La vulvodynie décrit une douleur aux alentours de la vulve sans lésions tissulaires ou neurologiques cliniquement identifiées. Il s’agit d’une gêne chronique ou périodique qui touche de nombreuses personnes et qui constitue un motif de consultation fréquente dans le cadre d’un problème vulvaire.
Il existe deux formes de vulvodynie selon la manifestation de la douleur.
D’une part, il y a ce qu’on appelle la vulvodynie provoquée. La douleur se ressent particulièrement à l’entrée du vagin (le vestibule) et se réveille lors d’une pression ou une friction au niveau de cette zone. Vous pouvez par exemple avoir mal lors des relations sexuelles, de port de vêtement trop serré ou quand vous portez un tampon.
D’autre part, il y a la vulvodynie généralisée. Dans ce cas, la douleur peut se répartir dans diverses parties de la vulve. Elle est souvent présente de manière permanente et elle est augmentée par le toucher ou la pression.
Les causes d’une vulvodynie ne sont pas encore clairement connues. On pense surtout qu’elle résulte d’une erreur de modulation de la douleur. En effet, le cerveau perçoit une douleur au niveau d’une zone apparemment saine.
Quels sont les autres signes qui accompagnent la vulvodynie ?
Le symptôme majeur de la vulvodynie est la douleur. Elle peut concerner la vulve, les grandes lèvres et l’entrée du vagin. Vous pouvez ressentir une sensation de brûlure, de tiraillement, d’inconfort, de sécheresse, d’écorchure ou de picotement dans les parties génitales.
Les douleurs sont aggravées dans certaines conditions comme le fait de rester assis⸱e trop longtemps, de mettre un pantalon trop serré ou de avoir des rapports sexuelles.
Uriner peut aussi provoquer une gêne ou une douleur dans la vulve.
Et les impacts de cette gêne sur la vie quotidienne ?
Les impacts d’une vulvodynie sur la qualité de vie vont au-delà d’une simple douleur chronique. En effet, cette affection a une répercussion sur sa vie psychosociale et sexuelle, sa féminité et son estime de personnel.
Il faut savoir que la majorité des personnes qui souffrent de cette pathologie attendent généralement un certain temps avant de consulter un⸱e professionnel⸱le de santé pour se faire soigner. Le problème peut parfois être considéré comme banal et passager au début. Pourtant, les impacts sur la vie quotidienne sont non négligeables.
D’abord, la douleur et l’inconfort chroniques ne sont certainement pas faciles à vivre pour personne, d’autant plus que la zone concernée se trouve dans la partie la plus intime. Parler de ce genre de problème avec un proche, même s’il s’agit de son/sa partenaire, peut aussi être difficile. C’est peut-être pour cette raison que les personnes concernées attendent un certain moment avant de consulter. C’est tout à fait compréhensible que les personnes qui souffrent de vulvodynie soient facilement irritables. En effet, la douleur chronique est usante, et le fait de ne pas savoir ce qui se passe et de ne pas maîtriser la vulvodynie amènent beaucoup d’inquiétude.
La question des relations intimes qui ne peuvent plus se faire dans les conditions et les ambiances habituelles perturbent le personne et le couple… Cela peut devenir une préoccupation omniprésente notamment si le/la partenaire n’arrive pas à la comprendre. C’est une source de stress permanente et supplémentaire pour la personne ayant les douleurs au quotidien.
En résumé, les impacts d’une vulvodynie dans le quotidien d’une personne sont multiples et touchent divers aspects de sa vie. C’est d’ailleurs pour cette raison que la prise en charge de cette pathologie implique idéalement plusieurs spécialistes comme d’un⸱e gynécologue, un⸱e neurologue, un⸱e psychologue, un⸱e sexothérapeute…
Quelles sont les solutions possibles ?
La première chose à faire est de consulter un⸱e médecin, un⸱e gynécologue ou un⸱e sage femme par exemple, afin de poser le diagnostic et d’éliminer une autre maladie comme une infection.
Sachez que savoir et comprendre ce qui vous affecte est le premier pas pour prétendre à un soulagement. Il est conseillé de venir accompagner de votre partenaire pour qu’il puisse être informé par le professionnel de santé sur cette pathologie et ainsi qu’il parvienne à mieux vous comprendre et vous soutenir. Le médecin jugera du stade et de la gravité de vos symptômes et vous proposera la prise en charge la plus appropriée.
Cependant, voici quelques recommandations simples pour vous aider à mieux vivre avec la vulvodynie pendant la vie de tous les jours.
- Porter des vêtements entièrement en coton et éviter les protège-slips.
- Ne pas porter un pantalon trop serré.
- Privilégier les détergents hypoallergéniques pour laver vos vêtements.
- Opter pour une compresse froide pour soulager la douleur.
- Ne pas se laver la vulve avec des produits chimiques irritants, l’eau tiède peut suffire.
- Utiliser des huiles végétales ou des lubrifiants solubles lors des rapports sexuels (attention à choisir un lubrifiant compatible avec des préservatifs si vous en utiliser).
Consulter une sexothérapeute pour une thérapie de couple : quels avantages ?
Nous l’avons déjà dit, le traitement d’une vulvodynie est pluridisciplinaire et l’intervention d’un sexothérapeute est souvent conseillée. En effet, grâce à une thérapie de couple, il aide les deux partenaires, d’une part à comprendre davantage la maladie, et d’autre part à surmonter le problème et à discuter librement de la possibilité de jouir d’une vie sexuelle épanouie. L’accompagnement de couple permet d’améliorer la communication et vise à vous aider à retrouver une intimité, qui ne passe pas forcément par les relations sexuelles.
L’accompagnement individuel peut aussi vous aider à mieux vivre les difficultés engendrées par la douleur, à chercher des solutions pour atténuer les douleurs, à mieux comprendre et maîtriser cette pathologie. Il est aussi important d’aborder l’estime de soi et de trouver comment rééquilibrer votre vie pour qu’elle vous convienne.
Dans tous les cas, sachez qu’il existe beaucoup de femmes qui guérissent d’une vulvodynie, mais il ne faut pas attendre trop longtemps avant de se faire aider. Les conséquences sur la qualité de vie sont bien réelles.
Sources :
article sur les vulvodynies de l’université de sciences sociales de l’uottawa, hors ligne actuellement